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L’histoire des cérémonies de remise de diplômes

17/03/2023

Remise de diplômes IPAG 2019

Si les cérémonies de remise de diplômes, en particulier en France, s’ouvrent beaucoup à la nouveauté et aux formats innovants, elles s’appuient encore sur des traditions anciennes remontant jusqu’au Moyen-Âge.

Voici l’histoire des remises de diplômes.

 

Les premiers diplômes

Le concept du “diplôme” est aussi ancien que les universités elles-mêmes. Il naît entre le VIIIe et le IXe siècle, dans le monde musulman quand les premières universités voient le jour, en Tunisie (Université Zitouna) en 737 et au Maroc (Université Al Quaraouiyine) en 877. Dans cette tradition islamique, le diplôme, qu’il soit de littérature et théologie islamique, de philosophie, de médecine, d’astrologie ou de mathématiques, est la justification de la connaissance qui permet, à son tour, d’enseigner ce que l’on a appris.

Préféré au papyrus, plus fragile, la peau de mouton est alors la matériau de choix pour créer des diplômes qui peuvent se rouler et se dérouler au gré des voyages. Une tradition qui se perpétue jusqu’au XXe siècle et le début des années 60. A l’époque, une sécheresse en Angleterre empêche les moutons de pâturer dans de bonnes conditions, faisant baisser la qualité de leur peau et augmentant leur prix. Les innovations de l’industrie du papier auront finalement raison de la peau de mouton dont l’aspect légèrement translucide est encore conservé pour les diplômes de certaines universités.

 

Les premières cérémonies

La cérémonie qui accompagne la remise de diplômes, elle, naît un peu plus tard, au XIIe et XIIIe siècle avec l’apparition des premières universités dans l’Europe médiévale, notamment en Angleterre. A Oxford, en 1311 (ou 1432 selon les sources), les étudiants de premier cycle (Bachelor), pour beaucoup se formant pour devenir pasteur, doivent ainsi réciter un sermon en latin pendant une cérémonie dite de baccalaureate service qui clôt leur cursus. Une tradition qui a aujourd’hui disparu, même si le discours en latin du doyen peut perdurer dans certaines universités (comme à la faculté de médecine de Prague, la plus ancienne d’Europe de l’est). 

C’est également du Moyen-âge que viennent les habits traditionnels des remises de diplômes, toges, épitoges, toques, écharpes. Parce que l’éducation était alors la charge du clergé, ce sont les habits cléricaux (longues toges pour se protéger du froid dans des bâtiments non chauffés et épitoges, puis chapeaux pour protéger les têtes tonsurées) que les étudiants comme les professeurs portaient au quotidien dans ces premières universités européennes, qui servent de base à cette tradition bien ancrée. Ces habits sont alors un symbole d’un double statut, académique et religieux. C’est pourquoi, en 1321, l’université de Coimbra au Portugal impose par exemple à tous les étudiants, qu’ils soient en Doctorat, Licence ou en premier cycle, de porter des toges. 

Puis, un peu plus tard, à la Renaissance, c’est le chapeau carré qui s’impose. Le Pileus Quadratus, un chapeau à quatre côtés, est alors très populaire dans l’Angleterre des Tudors. Mais il est réservé aux plus érudits, les étudiants en Doctorat et Master. Les premiers cycles, eux, comme le reste de l’aristocratie, doivent se contenter du Pileus Rotundus, de forme ronde. Quand, en 1675, le chancelier d’Oxford autorise l’ensemble des étudiants à porter le Quadratus, le format carré s’impose partout, pour devenir, au fil des années, le fameux Mortarboard, aussi appelé Oxford Cap ou Trencher Cap.

 

La standardisation américaine

A cette même époque, tous ces codes vont traverser l’Atlantique, avec les premiers colons anglais s’installant au Nouveau Monde. Le 23 septembre 1642, vingt ans après leur arrivée sur les côtes de Nouvelle-Angleterre, la première remise de diplôme est donc organisée à l’université d’Harvard, fondée sept ans plus tôt. Neuf étudiants sont présents et, après un discours en latin du Président de la jeune université, chacun reçoit, dans l’ordre de richesse des parents,  “un livre des Arts” (qu’ils devaient rendre après la cérémonie !).

Jusqu’en 1813, date de la première remise de diplôme “standardisée” de la prestigieuse université du Massachusetts, chaque diplômé ayant besoin d’une preuve de son éducation à Harvard devait engager un calligraphe pour créer son diplôme puis payer le Président de l’université pour le signer. 

Mais les cérémonies de remises de diplômes vont devenir une institution aux codes reconnaissables dans le monde entier quand, à la fin XIXe siècle, Gardner Cotrell Leonard, un descendant des passagers du Mayflower, héritier d’une petite firme d’habillement à Albany dans l’Etat de New York, a l’idée de créer des toges et des chapeaux standardisés pour l’ensemble des remises de diplômes des universités américaines. Un concept qui se révèle être un modèle économique juteux après avoir convaincu une commission réunissant les représentants des plus grandes institutions (sauf Harvard). En 1893, il se met à produire et vendre partout en Amérique les mêmes toges, épitoges, écharpes et chapeaux. Tout est alors standardisé, des matières aux formes, jusqu’aux couleurs des épitoges pour signifier l’appartenance des diplômés de doctorat et de maîtrise à une faculté. 

Encore aujourd’hui, même si ces codes ne sont plus que des recommandations, les diplômés de la plupart des universités américaines se répartissent en 25 couleurs, du blanc, inspiré par la fourrure blanche ornant les épitoges des étudiants de premier cycle d’Oxford et Cambridge, attribué aux arts et lettres, au rouge écarlate, couleur traditionnelle de l’église, pour la théologie, en passant par le vert, couleur des herbes médicinales, pour la médecine, le vert olive pour la pharmacie, ou le jaune, en référence à la richesse produite par le progrès scientifique, pour les sciences.

Quand, en 1912, les cadets de l’Académie Navale d’Annapolis, désormais plus obligés de servir deux ans sur un navire avant de passer officier, ont célébré la fin de leur quatre années d’études en jetant en l’air leur casquette, l’Amérique devenait la patrie des remises de diplômes, imprimant ses codes pour le reste du monde.

 

L’Europe plus souple…

Une standardisation extrême des pratiques qui tranche avec celle des universités européennes plus diverses et variées.

A l’université d’Uppsala en Suède, dont la première cérémonie de remise de diplômes a eu lieu en 1600, on remet par exemple, en plus du diplôme, une bague, un chapeau blanc avec une visière noire (ressemblant à celui des marins) et une couronne de lauriers. 

Au King’s College à Londres, les diplômés portent quant à eux une version très modernisée de la toge et de l’épitoge dessinée par la très punk Vivienne Westwood.

En France, la plupart des remises de diplômes ayant été abandonnées en mai 68, beaucoup des traditions en partie héritées de la Renaissance ont été perdues. Mais dans un contexte de mondialisation et de grands partenariats internationaux, de très nombreuses universités et grandes écoles françaises se sont emparées, au milieu des années 2000, des codes américains qui, au fil des années, ont acquis une puissance d’évocation sans pareille grâce au cinéma et aux séries télé.

Ce renouveau des cérémonies, entre modernité et tradition, ont ainsi permis de faire entrer les remises de diplômes dans le XXIe siècle. Streaming, Instagram ou Tiktok, le futur est déjà là pour en faire un des grands actes fondateurs de la vie.